Conclusions et recommandations du Séminaire Communication et Citoyenneté II

2002-07-16 00:00:00

L’appropriation et le contrôle des Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC) par la société civile

Porto Alegre, février 2002

La communication est un facteur-clé du processus de mondialisation.
Qui contrôle l’information, la connaissance et l’infrastructure
technique qui les portent, a une emprise très forte sur le
développement économique, social, culturel et politique. Il s’agit
donc d’un domaine fondamental pour le combat social, et nous faisons
face aujourd’hui aux options suivantes : 1-Laisser s’installer une
société de l’information dans laquelle les médias et la connaissance
sont la propriété privée de quelques multinationales, proposés à des
consommateur-trice-s dans une pure logique de marché, où le contenu
est homogénéisé et l’accès aux moyens d’expression réduite a une
élite sélectionnée (principalement des hommes, blancs et du Nord).
Les tendances actuelles confortent ce modèle. 2-Ou construire une
société de l’information basée sur la transparence, la diversité, la
participation et la solidarité, et inspirée par une équité entre les
genres et les différentes perspectives régionales et culturelles ;
une société de l’information démocratique, dans laquelle tout le
monde peut exercer le droit à communiquer, et être acteur-trice-s à
part entière dans l’espace public.

A l’occasion du Séminaire sur l’Appropriation et le Contrôle des
Technologies de l’Information et de la Communication par la Société
Civile mené durant ce deuxième Forum Social Mondial, les questions
suivantes ont été identifiées comme prioritaires pour les agendas des
mouvements civiques et sociaux :

-·Démanteler la concentration monopolistique des médias et des
systèmes de communication, incluant le contenu comme les logiciels.

-·Promouvoir l’information comme un bien public mondial, en
particulier pour s’opposer aux accords en cours sur la propriété
intellectuelle, qui protège le profit au détriment du partage et de
l’échange des connaissances.

-·Défendre les ondes de la privatisation, en tant que bien public
mondial.

-·Défendre les libertés civiles et la vie privée contre l’usage
tentaculaire de la technologie pour le contrôle et la surveillance et
contre des législations régressives qui menacent la liberté
d’expression et d’association.

-·Encourager et créer du contenu pour les médias respectant pluralité
et diversité d’expression, ainsi que l’équilibre des genres, des
cultures, des langues et des régions géographiques.

-·Fournir accès et formation pour promouvoir l’usage créatif des
technologies interactives et pour s’assurer que les TIC ne soient pas
une nouvelle source de fracture sociale.

-·Développer une économie solidaire dans le secteur des TIC.

Des initiatives civiques très diverses portant sur ces problèmes sont
déjà menées activement et ont convergé, au cours du deuxième Forum
Social Mondial, pour lancer la Campagne pour les Droits de la
Communication dans la Société de l’Information (CRIS). Parmi ses
premières étapes, la campagne CRIS propose de mobiliser la société
civile dans la perspective des prochains Sommet Mondiaux sur la
Société de l’Information organisés par l’ONU (Genève 2003, puis Tunis
2005), qui constituent une opportunité d’élargir le débat public et
d’affirmer notre co-responsabilité dans la définition de la société
que nous voulons construire.

Les organisations qui participent au Forum Social Mondial sont
encouragées à se joindre à la Campagne pour les Droits de la
Communication dans la Société de l’Information et à contribuer
activement à son développement: www.comunica.org/cris/

* Séminaire organisé par ALAI, APC, APRESS