La Vía Campesina à Cancun: La COP 16 est vouée à l’échec

2010-11-30 00:00:00

« La Seizième Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations unies sur le Changement climatique (COP 16) est déjà considérée comme un échec qui va affecter l’avenir de l’humanité car elle ne fait que renforcer l’intention des transnationales de s’enrichir grâce à la crise climatique », a déclaré Alberto Gómez, de la coordination internationale de La Via Campesina.
 
« Dans les ultimes documents de discussion, les propositions de l’Accord des Peuples signé à Cochabamba ont été éliminées. La balance s’incline en faveur du marché du carbone et de la REDD (Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation), mécanisme qui permet de faire progresser la privatisation mondiale des forêts, de la jungle et des territoires », a expliqué Gómez.
 
« Nous pouvons dire que lors du processus des négociations en préparation de Cancún, ce sont les intérêts des transnationales qui ont été imposés donnant une forte impulsion à un schéma financier qui va contraindre les pays à appliquer un ajustement climatique mercantiliste. »
 
«  Nous ne partageons pas les fausses solutions telle que le marché du carbone parce que, loin de contribuer à une réduction des émissions de gaz à effet de serre, elle va tôt ou tard provoquer un système spéculatif pouvant entraîner une autre crise financière mondiale. »
 
« C’est pourquoi les mobilisations de La Via Campesina ont pour objectif de dénoncer l’irresponsabilité de la plupart des gouvernements ayant choisi de favoriser le grand capital plutôt que l’intérêt de leurs nations et de l’humanité », a ajouté Gómez.
 
« Les caravanes internationales démarreront le dimanche 28 et elles chercheront à démasquer le gouvernement mexicain en signalant l’état de dévastation environnementale et sociale provoqué sur tout le territoire nationale par les politiques publiques contraires à l’intérêt de la majorité des citoyens. »
 
« Dans le campement que La Via Campesina va installer à Cancún à partir du 2 décembre, des activités seront organisées pour dénoncer ces faits et nous demanderons aux participants de manifester pour contraindre le sommet à adopter des mesures efficaces contre la crise climatique comme celles proposées par l’Accord des Peuples ».
« Nous affirmons que nous, paysans et paysannes, sommes nécessaires et utiles à l’humanité. Notre rôle est de produire des aliments et nous le faisons de manière durable tout en refroidissant la planète. Et si nous disposions d’un modèle de production, de distribution et de consommation différent, nous pourrions en terminer avec la faim et contribuer à stopper le réchauffement de l’atmosphère ».
 
« La souveraineté alimentaire — a conclut Gómez— est l’alternative de La Via Campesina face au capitalisme qui maintenant veut privatiser jusqu’à l’air que nous respirons ».