Le Forum mondial « Pour la Vie et la Justice environnementale et sociale » a commencé.

A Cancún, La Vía Campesina appelle à faire échec aux marchés du carbone

2010-12-08 00:00:00

(Cancún, 5 décembre 2010) Au cours du premier jour d’ouverture et de travail du Forum mondial « Pour la Vie et la Justice environnementale et sociale » organisé par La Via Campesina et ses alliés dans leur campement à Cancún, une idée forte à surgit: il est nécessaire de faire échec aux marchés du carbone et au programme REDD que les gouvernements prétendent légitimer lors de la COP16.
Il a été conclu que le programme de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts (REDD) ne réduit pas significativement l’émission des gaz à effet de serre mais ouvre la porte à la privatisation des territoires, récompense ceux qui polluent et porte atteinte à la souveraineté nationale et à la survie des communautés autochtones.
 
Alberto Gómez Flores, représentant de La Via Campesina pour la Région Amérique du Nord, a déclaré: « Il est absolument lamentable que l’espace des Nations unies pour le changement climatique se soit converti en une plateforme pour légitimer les stratégies des activités des transnationales. »
 
Il a ajouté: « Les multinationales bénéficient d’un nombre chaque fois plus important de mécanismes de compensation pour capturer le carbone qui ne sont que des nouvelles possibilités pour celles-ci de s’agrandir et de consolider leur contrôle sur les eaux , les territoires et les semences ».
 
«  Nous dénonçons les fausses solutions que sont les marchés du carbone et le fait que de nombreux gouvernements s’en accommodent et ne souhaitent pas de compromis avec leurs peuples. Notre tâche est donc de faire échec aux marchés du carbone. C’est pour cela que nous sommes venus », a insisté Gómez.
 
D’autre part, dans son message de bienvenue, Olegario Carrillo a assuré qu’ “il faut qualifier au moins d’irresponsable, bien que nombreux sont ceux qui la qualifie de criminelle, l’attitude de ceux qui sont à l’origine de ces schémas de privatisation- commercialisation du monde, des forêts et de l’atmosphère nous rapprochant chaque fois plus de l’abîme ”.
 
« D’ici nous pouvons voir comment flotte sur le sommet de Cancún la brume épaisse des intérêts transnationaux. Les pays riches et leurs satellites essaient de conférer une légitimité aux fausses solutions comme la REDD » a poursuivi Carrillo, dirigeant national de l’UNORCA.
«  Nous venons ici pour dénoncer les gouvernements du monde qui prétendent cautionner leurs projets en cachette de leurs peuples » a déclaré Magdiel Sánchez, du Mouvement de Libération national.
 
« Nous avons le même message: nous ne voulons pas des fausses solutions que va présenter la COP16, nous ne voulons pas de la REDD, nous ne voulons pas qu’ils continuent à nous empoisonner avec leurs mensonges et avec leurs fausses solutions, nous l’avons dit et nous l’avons entendu partout où se sont arrêtées les caravanes qui, tout au long du trajet parcouru dans le pays, ont pu constater la dévastation environnementale et sociale » a déclaré Octavio Rosas Landa, de l’Assemblée nationale des Affectés environnementaux.
«  La COP 16 ne cherche qu’à tirer profit au maximum de cette crise climatique tandis que les gens continuent à tomber malade à mourir à cause de ces politiques perverses et des activités de toutes les transnationales qui s’approprient l’air, le sol, l’eau, les forêts, les semences et tous les biens communs patrimoine de l’humanité » a-t-il ajouté.
 
Dans ce contexte, Rosas Landa a qualifié de bluff les programmes que le gouvernement fédéral tente d’appliquer dans le pays, car ils ne vont combattre ni le réchauffement global ni la crise climatique. En ce qui concerne la proposition REDD, il a précisé que le gouvernement fédéral essaie de contrôler les zones vertes affectant les groupes les plus vulnérables.
 
Ainsi a débuté le Forum mondial « Pour la Vie et la Justice environnementale et sociale » ”, avec la participation d’environ 1.500 personnes de plus de 80 organisations d’Amérique Latine et d’autres parties du monde dont un millier ont accompagné les caravanes qui ont parcouru 17 Etats de la République du Mexique.