Résumés des échanges en préparation de l'atelier

2001-01-19 00:00:00

Nous avons reçu des diverses réflexions et propositions sur la liste et
également par email. Dans tous ceux-ci, quatre ou cinq questions se
détachent.

ALAI a fait émerger la question des droits de l'homme et du combat pour
la démocratisation des communications. Ils citent le droit de
communiquer comme un élargissement du droit à l'information. Le droit de
communiquer embrasse tous les problèmes de droits à l'information et
prend le pas sur une nouvelle urgence dans le contexte présent des
développements des technologies en lien avec l'augmentation des
inégalités dans le domaine des communications. ALAI a mentionné
plusieurs initiatives citoyennes autour de la démocratisation des
communications qui essayent de placer fermement cette question à l'ordre
du jour dans différents pays.

Plusieurs contributions se réfèrent au rôle de médias dans le
développement d'une conscience publique, ou inversement, dans la
manipulation des peuples.

Juan Gonzales du Centre de la Promotion d'Initiatives Sociales au Pérou
a parlé du cas de son pays. Le président Fujimori, jusqu'à sa récente
chute, a employé les médias au Pérou à ses propres fins, parfois contre
leur volonté, mais aussi à d'autres moments avec leur consentement.
Avec la chute de Fujimori et des Montesinos, soudainement les médias
s'autoproclament les défenseurs "démocratiques" de la liberté de la
presse et ne dépensent aucun temps sur une quelconque autocritique de
leur rôle passé.

VivVer (Brésil) nous a informé qu'ils préparent quelque matériel vidéo
pour engager des réflexions sur la manipulation opérée par les médias
grand public lors des commémorations des 500 ans de colonisation du
Brésil en avril 2000.

Un autre thème est la communication et la participation dans
l'administration locale.

Nadège Figarol (France) a demandé : "Quel dispositif de communication
doit être mis en place pour que l'échange soit véritablement égalitaire
entre toutes les parties? ... Qui doit mettre en place le dispositif de
communication: élus, associatifs?" Elle conclut que ce ne sont pas
seulement les élus qui doivent être rendus responsables des politiques
de communication, parce que, dans ce cas, nous courons le risque que
les élus emploient les médias pour mettre en valeur leur propre profil
et légitimer leur pouvoir. Elle demande comment les politiques de
communication peuvent permettre aux citoyens d'activement participer au
débat public et ne pas devenir simplement des spectateurs ou les
consommateurs d'activités municipales.

Dialogue Public (France) pense que "cet atelier peut être l'opportunité
d'échanger sur les différentes initiatives prises au niveau
international afin de faciliter le dialogue direct élus-citoyens".

Un autre thème concerne les initiatives de communications citoyennes

Joelle Palmieri, des Pénélopes (France) a parlé de la création d'un
media international, indépendant, non libéral qui se place au service
des citoyens et dont l'information provient en fait des gens eux-mêmes.
Ses propositions se basent sur le précepte que l'accès à l'information
est un droit qui doit être gratuit et non considéré comme une
marchandise. Concernant les choix rédactionnels, elle propose d'aborder
des thèmes absents des médias traditionnels : des approches multimédia
horizontales, des médias "nomades", sans frontières, placées entre les
mains de ceux qui font le contenu. Sa proposition est basée sur les
nouvelles technologies de l'information et sur le choix d'une structure
d'économie solidaire.

Julio Fermin d'EFIP (Venezuela) se réfère à la communication comme un
élément crucial nécessaire pour soutenir des propositions
socio-économiques alternatives et des stratégies de la société civile.
Il pense que ce n'est pas suffisant de rejeter les politiques libérales
mais que l'on doit se focaliser sur une vision future. Il définit la
communication comme la voie "de renforcer et construire les nouveaux
points de référence".

Finalement, Joelle Palmieri a abordé la question de la dimension du
genre dans la communication.

Anne Guedheu Youmbi, du Cameroun, est représentante de l'Association des
Professionnelles Africaines de la Communication (APAC), un réseau de
femmes travaillant dans les médias. Son association se bat pour une
représentation plus juste et réelle des femmes dans les médias et contre
la publicité aliénante et les images qui dégradent des femmes. Elles
travaillent pour améliorer les conditions de travail des femmes
journalistes et pour le développement des nouvelles technologies de
communications en Afrique.