17 janvier 2004. Les droits de la communication sont devenus l’un des enjeux majeurs
des forums sociaux. Petit tour d’horizon des méthodes alternatives des médias
d’information et de communication.

Qui dit forum social dit aussi forces d’oppositions et forces de propositions
d’alternatives à la mondialisation néolibérale. Ce n’est pas si simple à mettre en
application. Là est le rôle des médias : informer, témoigner, participer, défendre et
promouvoir…tout en s’ assurant de leur indépendance. Défi de taille tant les enjeux sont
pluriels.

Demain c’est au tour du cinquième Forum social mondial, qui se tiendra à Porto Alegre
du 26 au 31 janvier prochain. Cinq années déjà que le mouvement altermondialiste se
réunit pour s’ériger en contrepouvoir d’une mondialisation qui ne fait plus le bonheur,
en fait la richesse, que d’une élite de plus en plus réduite qui n’entend pas les demandes
criantes d’un développement humain et durable.

La démocratisation de la communication dès les 1ères heures La valorisation de toutes
ces actions de résistance et de construction, et de leur richesse est nécessaire. Les
médias alternatifs se sont d’abord emparés de cet espace, principalement les médias sur
Internet : garantie de diffusion en direct et en plusieurs langues. Au fil des années et des
rencontres, nous parlons maintenant d’organisations en réseau à l’échelle internationale
sur les questions de l’information et de la communication, avec comme point d’ancrage :
les droits de la communication.

La campagne CRIS (Communication rights in the information society) en est un
exemple vivant : participation à des rencontres locales et internationales, plaidoyers en
faveur d’une société civile participative et démocratique, tant au niveau du Sommet
mondial sur la société de l’information organisé par l’Onu (Genève en décembre 2003
et Tunis en novembre 2005), que des colloques spécialisés et bien sûr lors des forums
sociaux régionaux et mondiaux. Résultat, le premier Forum social des Amériques de
juillet dernier en Équateur, a aussi été le premier où la communication a pris son envol
en tant que thématique prioritaire : séminaires, tables rondes et ateliers ouverts à un
public toujours plus nombreux. Les enjeux liés aux droits de la communication entrent
ainsi enfin dans la cour des débats de société en phase de reconnaissance.

Un 1er Forum mondial de l’information et de la communication Si les médias de
communication alternatifs et indépendants ont ouvert la porte sur un public plus large,
c’est surtout pour y faire entrer des actions diversifiées. Ainsi parmi les activités pré-
Forum qui lanceront le bal du Forum social mondial de Porto Alegre cette année, le
premier Forum mondial de l’information et de la communication réunira le 25 janvier
des actrices et des acteurs de la campagne Cris (Association mondiale des
radiodiffuseurs communautaires, Agence latino-américaine d’information …), des
médias d’information (Le Monde diplomatique, Inter Press Service…), des journalistes
ou des organisations (Attac, Oxfam…). Au menu de ce Forum, le type de couverture
média à mettre en place pour mieux valoriser les pratiques des forums sociaux, mais
aussi le principe du droit à l’information à débattre en grand, le tout pour construire un
réseau de médias alternatifs et indépendants garantissant une information plurielle

Une vigilance de tous les instants

Rendez-vous est donc pris pour témoigner des impacts de ce Forum de l’information et
de la communication et rechercher les propositions concrètes à mettre en œuvre parmi
ce qui existe déjà. Ce qui reste encore à inventer fera l‘objet de débats dans la suite des
séminaires et ateliers dédiés à la communication tout au long du programme officiel du
Forum social mondial. Il nous faudra garder l’œil critique pour démêler les déclarations,
les plans d’action et les gestes concrets pendant mais surtout après Porto Alegre, lorsque
chapiteaux démontés devront rimer avec énergie regonflée.

Martine Paulet Carrefour mondial de l’Internet citoyen
http://globalcn.org/fr/article.ntd?id=2142&sort=1